Remise en marche d'une ancienne machine à coudre…

…et premiers essais à la clé !

Note: cet article a été rédigé en septembre 2019 mais n’a pas été publié depuis faute de temps. Il contient néanmoins des points intéressants qui me font le terminer et publier à ce jour afin d’en faire profiter les lecteurs. Depuis j’ai acheté une machine à coudre toute neuve et mes réalisations sont beaucoup moins moches !

J’ai récupéré l’ancienne machine à coudre de ma grand mère qui dormait au grenier depuis des années depuis qu’elle a achetée une nouvelle machine numérique. Bien qu’elle soit en mauvais état, je me suis dit que c’était l'occasion d’essayer de me remettre à coudre des trucs.

Nettoyage

La première étape consiste à nettoyer le capot plein de tâches et de poussières. Pour cela, j'utilise du bicarbonate de soude mélangé à une toute petite quantité d'eau, afin d'obtenir une pâte abrasive qui va récurer le plastique. On arrive à enlever les nombreuses tâches un peu partout. Le jaune vire un peu au blanc, mais ce c'est pas plus blanc que blanc.

Ensuite, on peut passer au nettoyage de la machine elle-même. On passe également un coup de pâte magique à récurer. Il faut cette fois faire attention à ne pas faire rentrer de pâte ou d'eau à l'intérieur de la machine. Les mécanismes ont sans doute déjà suffisamment souffert du temps comme ça, nous n'avons pas besoin d'en rajouter.

Photo de la face avant de la machine

Une machine au look antique !

Notre machine est toute belle (disons : moins sâle). On peut se préparer une cannette et maintenant il reste à trouver comment filer (enfiler ?) la machine.

Enfilage

J'ai par erreur démonté le porte-canette, ce qui m'a valu une bonne heure d'essais et de remontage pour replacer correctement la vis et la lame qui permettent de dérouler correctement le fil.

Photo de la machine à coudre enfilée

Le cache du bas de la machine est cassé, mais tout à l’air bon.

Une fois que l'enfilage fonctionne et qu'on arrive à faire deux-trois points, il reste à jouer avec le réglage de « tension » du fil. J'imagine qu'il sert, de par son nom, à régler la tension du fil entre les nœuds. Encore pas mal de temps passé ici, avec des bourrages de fil récurrents (si si, un peu comme les bourrages papier, il faut tout démonter pour démêler/couper le sac de nœuds). Les réglages 0 et 9, les premiers que j'ai testé, font faire n'importe quoi à la machine.

Du coup, on arrive au point astuce de l'article auquel je n'avais pas pensé :

Quand vous essayez de vous familiariser avec un système inconnu, mettez tous les réglages à leur valeur moyenne. Les extrêmes donnent souvent des résultats… extrêmes et peu convaincants.

C'était le point astuce. Merci de votre attention.

Continuons. Ça y est, nous pouvons désormais, avec une tension à 5, coudre une ligne droite dans un bout de tissu. On se prend un jus de citron bien frais pour célébrer ça, ainsi que faire une petite pause, avant de pouvoir passer au moment sérieux et créatif : coudre un truc !

Premier essai

J'ai envie de fabriquer une chaussette — comme les chaussettes pour les téléphones qui étaient très à la mode à l'époque du 3310, même si celui-ci s’en serait bien passé. Celle-ci me servira à tenir la boite d'accessoires de la machine, dont le couvercle ne tient plus correctement. Le tissu que j'ai récupéré étant élastique, cela va appliquer une contention sur la boite pour maintenir le couvercle en place.

Photo de la boite à accessoires de la machine

Le couvercle de la boite à accessoires ne tient plus en place.

Bon, les premiers résultats ne sont pas terribles, mais c'était entièrement voulu. Je n'y ai pas vraiment mis de patience, car j'étais pressé de voir ce que je pouvais obtenir comme résultat en m'y prenant à la Rache™. De toute façon ça allait forcément être raté, et il me restait assez de tissus pour en faire une autre.

Photo du premier essai : un semblant de chaussette de téléphone

Oui, c’est très moche.

Le résultat est mine de rien encourageant, pour quelqu'un qui n'a pas touché à une machine à coudre depuis sa tendre enfance. Bon, en vrai, je ne pars pas vraiment de zéro : j'ai regardé plusieurs vidéos de LaGrotteDuBarbu, qui explique qu'il faut tout coudre à l'envers et que c'est en retournant le tout que l'on obtiendra un résultat où les coutures seront cachées à l'intérieur.

Avec cette idée en tête, on peut donc mentalement s'imaginer quoi coudre à l'envers pour obtenir ce que l'on veut à l'endroit. Cet exercice n'est pas évident pour un débutant comme moi, donc je décide de faire des coutures un peu à l'instinct pour voir ce que ça donne à la fin.

On remarque donc qu'une fois retourné, le résultat a de l'idée, mais il faut améliorer le prochain essai en prenant en compte les observations suivantes :

  • Piquer le rebord du tissus en zigzag ne sert à rien. Ça n'augmente pas l'épaisseur du tissu et en plus ça ne sera pas visible car à l'intérieur. Il est donc beaucoup plus simple de piquer une ligne droite directement.
  • Il faut vraiment toujours regarder l'aiguille et tendre le tissu. Si on ne fait pas tout ça, on va à un moment ou à un autre piquer à côté du tissu, et ça donne une moitié de couture.
  • Enfin, il manque un ourlet sur l'ouverture pour faire plus propre. On voit ici la découpe pas droite faite à la va vite aux ciseaux, et ça fait vraiment cheap. En plus, ça ne tiendra pas dans le temps sans un ourlet pour correctement arrêter le tissu.

Deuxième essai

Réalisation du deuxième prototype. On a apprit de nos erreurs, et il nous reste assez de tissus pour faire un second essai. Reste-t’il de la motivation ? Pour l’instant, oui, même si il commence à se faire tard dans la journée.

On commence par couper la bonne taille de tissu. On essaye d'enrouler à la main autour de la boiboite. Vu que le tissu est extensible (pas vraiment le plus facile pour débuter), il faut que l'on ait à tirer un peu pour que les deux bouts se rejoignent. Ainsi on arrive à trouver la bonne longueur. Attention à ne pas trop tirer non plus, car les ourlets vont nous enlever environ 1 cm de chaque côté. Mais bon, vu que le tissu est vraiment extensible, une erreur de un ou deux centimètres ne sera pas très impactant.

On a notre bout de chiffon^Wtissu de base, on peut donc commencer par faire les 4 ourlets sur le pourtour, pour avoir une base un peu plus solide. Une fois les ourlets finis, on revérifie que la boite pourra confortablement reposer à l'intérieur.

Le bout de tissu à plat avec la boite par dessus.

Ça passe.

Ensuite, il ne nous reste plus qu'à faire deux coutures, mais attention à l'ordre. Pour rappel, nous travaillons à l'envers, et il faudra tout retourner à la fin. On commence donc par coudre le côté pour plier notre housse en deux, puis étape finale, on va coudre le bas pour ne pas que notre boite ne se fasse la malle (désolé).

Reste enfin l'étape de vérité, la plus satisfaisante, et que vous devriez désormais connaitre : retourner le tout.

TODO

C’est encore moche, mais moins moche !

Tadam, ça rend super bien. Le matin, décapant la machine sans grand espoir, le soir une chaussette pour ne pas perdre les accessoires.

Conclusion

Les premiers essais sont donc concluants. Encore une activité de plus dans laquelle j'ai eu le malheur de m'essayer. Cependant, j'ai des doutes concernant la durabilité de la machine. Elle fait souvent des bruits bizarres, et la roue d'entraînement rencontre des points durs un peu partout. L'intérieur de la machine doit encore être plein de crasse, que l'on peut deviner à l'odeur quand on met le moteur en action. Cela crée une ambiance « antiquaire » dans la pièce qui n’est pas des plus agréables.

Je vais essayer de retrouver le manuel de la machine pour comprendre comment la démonter correctement, et surtout pour avoir la liste de tous les points à lubrifier pour l'aider à avancer correctement. Je ne me fais néanmoins pas d'illusions. Je pense qu'elle va me servir à me faire la main. Le jour où mes réalisations (oula !) justifieront l'achat d'une machine en meilleur état, je repasserai.

C'est tout pour cette fois, merci de m'avoir lu en entier. Du coup, je peux maintenant vous dévoiler le secret de cette réalisation si vous avez lu jusqu’au bout : la chaussette a été réalisée à partir d'un slip troué (mais propre !).

J'espère que cet article vous aura inspiré et donné des idées. On peut se monter un atelier couture si vous êtes intéressé·e·s.

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